
Cette série d’articles constitue mon retour d’expérience sur le Manuel pour les nouveaux stoïciens (A handbook for new Stoics), un livre de pratique du stoïcisme, par Massimo Pigliucci et Gregory Lopez. Pendant une année, chaque semaine, j’expérimente la pratique stoïcienne proposée par le Manuel et vous partage ici mon bilan hebdomadaire. Vous aurez ainsi un aperçu des différents exercices stoïciens et des bienfaits (ou non) qu’ils peuvent vous offrir.
Semaine 2 : agir avec sagesse sur ce qui dépend de moi
💬 La citation
« Souviens-toi que le désir se propose d’obtenir ce qu’il convoite, et que l’aversion se propose de ne pas tomber sur ce qu’elle cherche à fuir ; celui qui manque ce qu’il désire est malheureux, malheureux aussi celui qui tombe sur l’objet de son aversion. Si donc tu cherches à éviter seulement celles des choses contraires à la nature qui dépendent de toi, tu ne tomberas jamais sur un objet de ton aversion, mais si tu cherches à éviter la maladie, la mort, la pauvreté, tu seras malheureux. Cesse donc de faire porter ton aversion sur tout ce qui ne dépend pas de nous, et reporte-la sur les choses contraires à la nature qui dépendent de nous. »
Épictète, Manuel, 2
🔥 La pratique : agir sur ce qui dépend de soi
Cette pratique est en relation avec l’exercice de la semaine dernière. Elle consiste à transformer les choses que l’on redoute et qui ne dépendent pas de nous en choses que l’on redoute et qui dépendent de nous. Par exemple :
- la mort ne dépend pas de nous
- la peur de la mort dépend de nous
Si j’ai peur de la mort, il est préférable que je redoute la peur plutôt que la mort, car la peur est une émotion qui dépend de nous alors que la mort ne dépend pas de nous. Pour vaincre cette peur, il me faut du courage, qui dépend aussi de moi (ou toute autre chose que je juge utile et qui dépend de moi).
Cette pratique nous permet donc de mettre notre attention sur des choses qui dépendent complètement de nous, que ce soit en matière de désir et d’aversion. Elle nous redonne du pouvoir et nous aide à identifier la vraie cause (intérieure) des choses que l’on redoute.
🔎 Un exemple : réagir à la pulsion de sucre
J’ai commencé une détox sucre le lundi 24 avril car je souhaite me débarrasser de ma pulsion alimentaire « sucre » qui prend parfois le contrôle sur mes pensées et mes actions (exemple : sortir juste pour aller acheter un Kinder Bueno). Mon aversion concerne donc la pulsion alimentaire pour le sucre. Voici comment je vois les choses :
- ressentir une pulsion ne dépend pas de moi ;
- la façon dont je réagis à cette pulsion dépend de moi.
Mon travail consistait donc à être conscient de la pulsion, de ses effets, du désir qu’elle suscite. La première semaine, j’ai ainsi supprimé tous les sucres évidents tels que les desserts, pâtisseries, pain blanc, jus de fruits, sodas, etc. La deuxième semaine — celle dont il est question ici — j’ai jeuné pendant 50 heures puis ai repris mon alimentation avec une diète cétogène (c’est-à-dire avec un minimum de glucides donc sans pâtes, riz, pommes de terre, pois chiches, etc.), toujours dans cet objectif de me déshabituer du sucre.
Le livre m’a donc incité à travailler deux choses qui dépendent de moi autour de cette pulsion alimentaire :
- la façon dont je réagis à la la pulsion « sucre » — l’accepter, la comprendre, ne pas m’y identifier ;
- le choix des aliments que je porte à ma bouche — conscience de soi, de mon objectif, attention au moment présent.
🤔 Mon retour sur la semaine #2
Je trouve que l’exercice est présenté de façon compliqué et un peu confuse. C’est dommage, car, une fois compris, il s’avère plutôt utile. Il nous permet d’acquérir un réflexe : celui de s’interroger sur nos aversions pour les voir sous un angle qui nous redonne du pouvoir. C’est la suite logique de l’exercice de la dichotomie de contrôle.
✏️ Pensées en vrac
Tout est pratique.
Lâcher prise, c’est pouvoir saisir à nouveau. Lâcher et saisir, comme si l’on passait de lianes en lianes, tel est le sens de la vie.
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