Cette série d’articles constitue mon retour d’expérience sur le Manuel pour les nouveaux stoïciens (A handbook for new Stoics), un livre de pratique du stoïcisme, par Massimo Pigliucci et Gregory Lopez. Pendant une année, chaque semaine, j’expérimente la pratique stoïcienne proposée par le Manuel et vous partage ici mon bilan hebdomadaire. Vous aurez ainsi un aperçu des différents exercices stoïciens et des bienfaits (ou non) qu’ils peuvent vous offrir.
💬 La citation (Marc Aurèle)
Tu peux retrancher comme superflues bien des choses qui te troublent et qui n’existent absolument que dans ton opinion. Par là, tu t’ouvriras aussitôt un vaste champ, en embrassant par la pensée l’univers tout entier, en passant en revue le temps infini, en considérant la prompte transformation de chaque chose pris isolément, quelle brève durée s’écoule de la naissance à la dissolution, l’infini qui précéda la naissance comme la durée également infinie qui suivra la dissolution.
Marc Aurèle, Pensées à moi-même, 9, 32
🔥 La pratique : méditer sur le temps, l’espace, l’humanité
La pratique consistait à se détacher de nos problèmes en imaginant qu’on perçoit notre situation sur la ligne du temps, dans l’espace infini de l’univers ou bien par rapport à ce que vit l’ensemble de l’humanité. Par exemple, si je suis malade, je peux me dire que cet épisode est bien peu de choses sur la durée totale que représente ma vie et encore moins sur la durée totale de la vie de l’univers ; ou bien voir à quel point mon problème est relatif par rapport à la grandeur de cet organisme vivant qu’est l’univers ; ou bien penser à tous les gens actuellement souffrants, aujourd’hui, hier et demain pour me souvenir que ma souffrance est loin d’être isolée.
Les auteurs proposaient de choisir l’angle qui nous convenait le mieux et de le pratiquer tout au long de la journée dès que l’occasion se présentait, et de façon plus formelle le soir avec un minuteur de 5 à 10 minutes.
🔎 Un exemple : la marche méditative
Je marche chaque jour un peu plus de 10 minutes pour me rendre sur mon lieu de travail. J’ai donc profité de ce trajet pour m’exercer en imagination à prendre progressivement de plus en plus de hauteur, à me voir d’en haut, depuis le ciel, puis à l’échelle de la ville, du pays, du monde, de l’univers.
J’ai trouvé cette pratique agréable : elle permet de relativiser certains problèmes — par exemple, cette deadline au travail que nous ne pourrons pas respecter et qui engendrera une tension avec le client, n’a pas de si grande importance par rapport aux choses qui comptent vraiment dans cette vie, cet univers (attention, je ne dis pas qu’il faille ignorer les deadlines !).
Cette méditation permet d’embrasser la part de mystère dans l’univers : nous sommes de minuscules êtres avec un temps et un espace délimité dans un gigantesque espace-temps infini. Les questions existentielles prennent rapidement le pas sur les tracas du quotidien, qui peuvent alors paraître secondaires.
🤔 Mon retour sur la semaine #7
La pratique cette semaine était agréable à suivre car elle pouvait s’intégrer dans le quotidien sans être trop logo-centré (comprendre : que ce soit encore un énième exercice d’écriture). Je la recommande à tous ceux qui souhaitent pratiquer le stoïcisme, soit en la pratiquant spontanément dès que vous y pensez et/ou avez le temps, soit de façon plus posée avec un minuteur et dans un espace calme.
✏️ Pensées en vrac
Dans l’effort, si on est suffisamment attentif, une voix intérieure s’élève pour nous encourager. Cette voix est le produit de notre esprit et du monde. Elle est un peu de nous mais pas seulement. Elle nous dépasse aussi. Elle peut utiliser nos cordes vocales, notre bouche pour nous encourager à voix haute ou nous murmurer des paroles qui nous aident à persévérer : « tu vas y arriver », « tu peux le faire ». C’est le bon daimon (esprit).
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